En temps de crise économique, le café du commerce ne désemplit pas. Il n’y a, à cela, rien de nouveau. Les ennuis commencent lorsque « le politique » vient y frayer en quête de voix faciles. La campagne présidentielle 2012 laisse entrevoir le pire. La menace que font planer les sondages et l’éventuelle présence de la candidate du Front national au second tour de l’élection, risquent bien de maintenir le débat sur un terrain hautement sensible, quoique probablement non prioritaire : l’immigration.
Que représente l’immigration légale en France ? Moins de 200 000 personnes chaque année, dans un pays de 65 027 000 habitants (1). Concrètement, à l’échelle d’une ville comme Paris – 2,2 millions d’habitants –, ce sont en moyenne 19 immigrés qui s’installent chaque jour. A Marseille, 7 personnes par jour. A Nantes, à Bordeaux ou à Lille, 2 personnes. A Lyon, 4 personnes par jour. Voilà qui donne la mesure réelle d’un phénomène auquel toute démocratie saine devrait, en réalité, rester à peu près indifférente. A condition toutefois que l’on cesse de ressasser en boucle les arguments nauséabonds, lâchés à la va-vite par tel saltimbanque de la politique, au détour d’un micro. Et à condition que l’on se donne la peine d’étudier les faits et les chiffres.
Antisèches pour repas de famille
Loin de tout angélisme, nous avons, justement, scruté sans tabou les chiffres de l’immigration, de ce qu’elle coûte et rapporte à la France. Nous avons rencontré ceux qui étudient cette question au plus près. Et nous disséquons, en dix idées reçues, un phénomène qui se révèle à la fois inévitable et… enrichissant. A celles et ceux que les discours de comptoir laissent sans voix, nous proposons ici autant d’antisèches, à servir sans modération dans les repas de famille.Mais les chiffres et les faits ne sauraient dire à eux seuls la réalité humaine de l’immigration. Loin d’être une fuite, elle peut être une chance pour celui ou celle qui fait le choix difficile de partir ailleurs. Qu’il soit noir de peau et laisse derrière lui son pays natal, faute de trouver les conditions matérielles minimales de son existence. Qu’il soit blanc bon teint et quitte, avec la certitude de revenir quand il le souhaite, le foyer familial, pour des études à l’autre bout du monde ou pour des vacances. Comme le rappelle Claire Rodier, « nous défendons une vision collective de l’avenir de la planète. Plutôt que de s’enfermer dans une illusoire forteresse, mieux vaut prendre les mesures pour anticiper cette réalité qui s’imposera de toute façon ». —
(1) Estimation de l’Insee, janvier 2011.
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