08:55 Pantin, en Seine-Saint-Denis. Il neige. Nos trois participants sont au départ. Objectif : rallier le Comptoir général – Q.G. de la rédac parisienne de Terra eco –, dans le Xe arrondissement de Paris, le plus rapidement possible. Une écurie et trois destriers : métro, vélo, auto.
François court après ses pas (c’est ainsi, figurez-vous, qu’il marche) pour relier la station Hoche. C’est direct pour rejoindre Jacques-Bonsergent, la station la plus proche du Comptoir. Sous terre, il fait « 17 degrés de plus que dehors », assure l’homme du métro.
Thibaut enfourche son vélo extra-light. Equipé de mitaines antidérapantes, d’un gilet phosphorescent et d’un casque surmonté d’une caméra, il a l’allure d’un épouvantail, mais il s’en fiche. Il fait Dunkerque tous les ans (le carnaval).
La grande course de Terra eco par Terraeconomica
Crédit musique :
Funky Nurykabe by spinningmerkaba
Slanted Voices by morgantj
Bye bye 2010 by Pitx
Awel by stefsax
Somewhere in France on the beach by Darkroom
Karine s’engouffre dans l’habitacle délicieusement chauffé de sa titine. Règle les rétros. Choisit une musique d’ambiance.
09:00 Thibaut file à plein régime. Son vélo est une plume, ses mollets sont d’acier. Slalome entre les voitures. Traverse au feu. Tourne à droite et… la piste cyclable s’est volatilisée. Bigre ! Le voilà à contre-sens.
09:05 Karine fait une première pause sous le périph, porte de Pantin. Elle scrute un écran où s’agitent des formes fluorescentes. Et entre en transe.
François s’arrête dans un cri strident. Ou plutôt son métro. Mais il repart presque immédiatement. « Phileas Fogg a encore ses chances », commente mystérieusement l’homme du rail.
09:07 Karine file sur l’avenue Jean-Jaurès. Frise les 50 km/h. Aperçoit au loin un camion poubelles. Jure. Le camion tourne à gauche, obéissant.
Thibaut fait le malin. Il est déjà aux Buttes Chaumont. N’empêche, il a l’air de rien.
09:10 François prouve au monde souterrain qu’il lit du Orhan Pamuk. Ça grimpe à la station Stalingrad. Il se lève. François est un garçon poli.
09:13 Thibaut se refait le Paris-Roubaix. Encaisse gaiement les pavés. Un gros camion se prélasse sur la piste cyclable. Il ne jure même pas. Il s’en fiche. Il a gagné !
09:20 Karine, sur l’autre rive du canal Saint-Martin, est en train de rattraper un vélo croisé plus haut. Ça y est… Et non ! Re-bouchon.
François a bondi hors du métro, avale les marches une à une, passe devant Chez Filou, la cantine de Terra eco. Il y croit encore. Il a tort.
Thibaut sifflote sur le bord du canal. Il a enlevé son casque. C’est mieux.
09:21 François aperçoit Thibaut, au loin. Réclame un contrôle antidopage. « Ça me rappelle les pires heures de l’équipe Festina », maugrée-t-il, mauvais perdant.
09:25 Karine est à l’arrêt. Elle allume et éteint la radio.
09:27 Karine dort sur son volant.
09:30 Karine hurle le prénom de Thibaut qu’elle aperçoit enfin.
09:40 Karine réussit un (beau) créneau, passe par le parcmètre et rejoint, à toute blinde, le Comptoir général, les pieds en dedans (c’est ainsi, figurez-vous, qu’elle marche).
09:44 Thibaut et François, eux, préparent du café équitable.
Karine rejoint les deux garçons. Avec 49 minutes au compteur, elle a perdu de loin. François a accompli le parcours mi-métro, mi-pieds en 26 minutes. Thibaut l’emporte haut la main avec 18 minutes. Il grimpe sur le podium, tout sourires et soulève son vélo au-dessus de sa tête. Photo. —
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