Les géants européens du renouvelable sont frappés par la crise. Alors qu’elles avaient plutôt bien résisté dans les premiers mois de la crise économique depuis 2008, les entreprises européennes du secteurs des énergies propres commencent à souffrir sérieusement de la crise de la dette, révèle le site Euractiv ce vendredi. Trois des plus grandes sociétés du secteur : SolarWorld (construction de panneaux photovoltaïques), Q-Cells (idem) et Nordex (construction d’éoliennes) ont annoncé récemment de lourdes pertes pour 2011.
Mauvais timing
Nordex a révélé plus de 80 millions d’euros de pertes au quatrième trimestre tandis que Solarworld prévoit de fermer plusieurs usines. C’est l’allemand Q-Cells qui vit la débâcle la plus terrible : son cours de bourse a perdu un quart de sa valeur en début de semaine et [l’entreprise craint de ne pouvoir rembourser ses dettes dès février prochain.Beaucoup d’entreprises se sont lancées dans le secteur en 2007, alors que l’Europe était en sous capacité. Elles ne commencent à produire massivement qu’aujourd’hui, alors que le contexte s’est beaucoup dégradé. La faute à l’effondrement général des prix, la baisse des subventions dans l’ensemble de l’Europe à cause de la course à l’austérité, et le manque de crédit accordé par les banques, notamment dans le domaine éolien.
« Le marché reste tout de même en largement expansion », nuance Marc Jedliczka, directeur d’Hespul, une association spécialisée dans le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, dans le magazine Usine nouvelle. S’il reconnaît que nous sommes « au creux de la vague », il assure qu’il ne s’agit que d’une « crise de croissance » passagère. Reste que beaucoup de pays, à commencer par la France, sont loin de leurs objectifs en matière d’énergies renouvelables et que ces difficultés ne risquent pas d’améliorer la situation.
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