Cocorico ! Le premier moteur électrique vraiment écologique est français. Il a été conçu par les enseignants-chercheurs de l’université d’Artois, à Béthune (Pas-de-Calais), avec l’appui de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et d’EDF. Le but de ces deux sponsors était de « concevoir un moteur électrique classique avec des rendements améliorés », explique Paul Ducasse, directeur général de Medee (Pôle de recherche sur la maîtrise énergétique des entraînements électriques) qui présente ce vendredi le moteur à la presse.
Mission réussie, grâce à l’utilisation de tôles magnétiques innovantes fabriquées par une entreprise du Nord-Pas-de-Calais. Elles permettent d’optimiser les champs magnétiques qui font tourner le moteur. Le gain d’énergie obtenu ne semble à première vue pas énorme. « Ce n’est pas révolutionnaire, admet Paul Ducasse. Cela permet d’augmenter les rendements du moteur, en les faisant passer par exemple de 85% à 90%. Il y aura toujours des pertes d’énergie liées à la mécanique ou au dégagement de chaleur. Mais imaginons que les 300 millions de moteurs électriques industriels à travers le monde en soient équipés, et ces petits gains pourraient devenir considérables. »
Du 100% made in France
Toutes les pièces non électriques du moteur sont produites dans l’Hexagone, pour limiter l’impact environnemental. Elles sont bio-sourcées, c’est-à-dire produites à partir de matériaux naturels comme le bois et le chanvre, et sont recyclables. Un émail spécial a également été mis au point pour isoler les fils de cuivre du moteur sans employer les habituels solvants, néfastes pour l’environnement.
« En principe, on pourrait dès demain utiliser ce type de moteur dans les machines à laver, les mixeurs, les aspirateurs. Mais les matériaux, parce qu’ils sont nouveaux et produits en France, augmenteraient le coût d’achat », prévient Paul Ducasse. Il envisage toutefois l’arrivée sur le marché de ce moteur d’ici deux à trois ans. Non seulement parce que l’Union européenne est en train de renforcer ses normes environnementales en matière de moteurs industriels, mais aussi parce qu’ « améliorer le rendement électrique d’un produit diminue, de fait, son coût d’exploitation. Et le surcoût à l’achat serait absorbé après cinq ans d’utilisation ». Le moteur vert risque donc de bientôt tout exploser.
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