En quoi consiste le cradle to cradle ?
Il s’agit de reproduire la loi naturelle. En créant un produit, une entreprise adopte soit le cycle biologique : elle invente un produit 100% biodégradable - un tee-shirt par exemple – qui finira par nourrir la terre. Ou elle épouse le cycle technique : en mettant au point des produits recyclables à l’infini. Derrière cette philosophie, il y a l’idée que l’activité humaine peut avoir un impact positif. Aujourd’hui, dans le cadre du développement durable, on part souvent du principe que la production est négative, qu’il faut minimiser notre empreinte. Nous, nous disons que nous pouvons consommer moins de ressources en faisant revenir des déchets à l’état de matières premières, sans perte de qualité. Les déchets prennent ainsi de la valeur pour les entreprises, qui peuvent espérer ainsi un retour sur investissement.
La philosophie fait-elle beaucoup d’émules ?
De plus en plus. En France, par exemple, Dim est en train de travailler pour mettre au point des collants recyclables à l’infini. La SNCF, Bouygues, Decathlon, Danone, Alstom se penchent aussi sur le sujet. Ce sont plutôt de grosses pointures ! Pour les trains par exemple, il s’agit d’employer des tissus et des moquettes qui ne sont pas toxiques – non allergènes et non cancérigènes – et susceptibles d’être recyclés. Au bout du compte, on peut obtenir un TGV 100% eco-conçu. Les textiles, la ferraille, tout est réutilisable ou recyclable. Ailleurs, nous organisons aussi des « clusters » (en français « grappes ») d’industriels. Ce sont des communautés qui s’organisent pour utiliser les déchets les uns des autres.Quelles sont les dernières nouveautés du "cradle to cradle" ?
Venlo, une ville des Pays Bas (cf. photo), s’est engagée à devenir entièrement "cradle to cradle" d’ici à 2012. Là-bas, une cinquantaine d’industries s’attèlent à mettre au point des produits "bouclés". Les banques élaborent des prêts spécifiques, une entreprise locale se charge de collecter les déchets... Et la tendance se répand à travers tout le pays. La Hollande parle de devenir 100% "cradle to cradle" en 2020. Plus loin en Chine, six villes nouvelles en cours de construction obéissent aux mêmes principes. Il n’y a pas de limite à cette philosophie. Le seul obstacle auquel nous sommes parfois confrontés, c’est la gestion des égos. Et c’est là qu’intervient une entreprise comme la mienne. Pour mettre de l’huile dans les rouages de certaines communautés.A lire aussi dans Terra eco :
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