Elle piste les restes que notre civilisation laisse derrière elle. Les usines désaffectées, les couloirs abandonnés. Elle vient s’y promener, imaginant les silences et les fantômes brutalement délogés. Diane Dufraisy-Couraud est « photographiste ». Depuis maintenant dix ans, elle scrute les fabriques dépeuplées. « Ma démarche est un travail de mémoire, explique-t-elle. Je pars en quête de patrimoines désertés et d’âmes humaines envolées sous d’autres cieux. » Mais l’idée ne se résume pas au seul recensement.
Diane sème, en se faufilant dans ces paysages, « onirisme et humanité », fil rouge de ses déambulations exploratrices. Ses errances – « toujours collectives pour prévenir les dangers » – la mènent de l’Ile de-France à l’Allemagne ou la Belgique. L’artiste s’y met en scène, avec ou sans ses acolytes, dans des catacombes ou derrière le hublot d’une machine à laver. Et quand l’escapade photographique s’achève, ne subsistent, fixées par l’objectif, que d’improbables silhouettes égarées parmi les empreintes industrielles d’un siècle éculé. —
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