La coalition pour un rail durable (CSR), née du partenariat entre l’Institut de l’environnement de l’université du Minnesota et l’ONG Sustainable Rail International, a racheté un vieux tacot pour en faire une pionnière de l’innovation fonctionnant grâce à un agrocarburant.
Entièrement retapée, la machine, qui a longtemps officié sur les lignes reliant le Kansas au Nouveau-Mexique, comportera un système de combustion générateur de gaz, un circuit de vapeur amélioré, et un générateur électrique alimenté à la vapeur.
Battre le record de vitesse aujourd’hui à 202 km/h
L’objectif : créer la locomotive à vapeur la plus propre et la plus puissante au monde, et battre le record de vitesse qui plafonne aujourd’hui à 126 miles/h (202 km/h). La technologie développée par CSR pourrait « maintenir une puissance maximum au-dessus de 64 km/h, ce qui permettrait une accélération plus rapide que tout ce qui se fait aujourd’hui [...] à des coûts moindres que les locomotives diesel-électriques actuelles », souligne le site de CSR.L’agrocarburant utilisé sera un « agrocharbon » « neutre » en carbone selon ses concepteurs, ne contenant ni métaux lourds ni soufre. Il a été développé par l’Institut de recherches sur les ressources naturelles de l’université du Minnesota à partir de cellulose (matériau issu des plantes).
Tod Larkins, directeur des programmes spéciaux à l’université du Minnesota, joint par Terra eco, explique le calcul de la neutralité carbone à sa façon : « Notre agrocharbon est produit à partir du bois. Or, les forêts se régénèrent elles-mêmes en permanence, ce qui est très différent du charbon fossile, qui mettra des millions d’années à se reformer. L’arbre utilisé pour le carburant sera automatiquement remplacé par un nouvel arbre qui consommera du gaz carbonique. » De plus, grâce à un procédé de torréfaction, le gaz résiduel émis lors de la combustion sera réutilisé, ce qui permet aussi de rééquilibrer la balance des émissions.
Solution durable pour le développement des transports collectifs
Les coûts de construction de lignes TGV – moins consommatrices d’énergies fossiles – étant prohibitifs dans de nombreux pays, des trains à vapeur « propres » pourraient être une solution durable pour le développement des transports collectifs à grande échelle.En 2007, une première expérience européenne avait été menée en Angleterre par Virgin (propriété du très médiatique magnat des affaires Richard Branson), avec un train fonctionnant à 20% à l’agrocarburant (huile de colza, soja et palme).
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