« Avant de partir, vous devriez passer par le port et acheter des coquilles Saint-Jacques, les pêcheurs en ont besoin », me glissait récemment une interlocutrice, au Havre (Seine-Maritime). A la halle aux poissons, l’ambiance était morose. Depuis janvier, des tonnes de coquilles restent invendues. Les Français, crise oblige, les boudent. Or, la ressource est abondante. Les pêcheurs de la baie de Seine sont soumis à un règlement drastique pour la préserver : sept mois de pêche à raison de quatre marées par semaine. Mais ce sont ceux d’en face qui en récoltent les fruits. Britanniques et Irlandais ne sont pas soumis au même régime. Ils commencent plus tôt dans l’année, pêchent 24 heures sur 24 s’ils le souhaitent, sur des navires deux fois plus gros. Leurs bateaux sont équipés pour conditionner les noix qui seront vendues congelées… aux supermarchés français, dont 90 % de l’achalandage provient des îles britanniques. Alors, sur la Manche, c’est la guerre, jets de pierres et noms d’oiseaux, intimidation et vols. Citoyens, pour rétablir la paix, tous aux Saint-Jacques ! Fraîches !
Ma mère les fait sauter à l’huile d’olive. Une femme de pêcheur m’a expliqué que c’était pécher de ne pas les faire au beurre.
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