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5-11-2013
Mots clés
Alimentation
Agriculture
France

La Bretagne doit changer de modèle : la preuve en trois chiffres

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La Bretagne doit changer de modèle : la preuve en trois chiffres
((Crédit photo : The Pug Father - Flickr))
 
Les choix économiques de la région ne sont pas viables. En se penchant sur les chiffres, cette réalité saute au visage.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Au tournant des années 1960, la Bretagne a fait le pari de l’agriculture intensive. Très gourmand en énergie et en matières premières importées, nocif pour l’environnement, le modèle agroalimentaire breton est à bout de souffle. En cherchant à le préserver, les « bonnets rouges » font fausse route. Comparé à la France, la Bretagne c’est en effet :

1) Presque la moitié du soja importé

C’est la quantité de tonnes de soja importées en Bretagne chaque année pour nourrir les animaux d’élevage, soit presque la moitié des importations françaises (environ 4,63 millions de tonnes par an) ! Voilà donc 3 millions d’hectares de terres cultivées en Amérique du Sud uniquement pour nourrir les animaux bretons. Au-delà de leurs coûts environnementaux, ces importations coûtent de plus en plus cher aux agriculteurs puisque le prix du tourteau de soja est en hausse continue, il coûte presque trois fois plus aujourd’hui qu’en 2008, comme le montre le schéma ci-dessous (en dollars constants).

2) Deux fois plus d’énergie consommée

L’agriculture bretonne est aussi la championne de France de la consommation d’énergie. Selon un indicateur construit par le ministère de l’Environnement (la consommation régionale d’énergie par secteur rapportée au PIB régional tous secteurs confondus) l’agriculture bretonne en consomme plus de deux fois plus que la moyenne nationale (0,14 tonne équivalent pétrole/ million d’euros contre 0,06 en France). Or c’est justement le coût de l’énergie - qui ne cesse de grimper - qui fragilise l’agriculture française. La preuve, avec cette étude réalisée en 2012 par l’Ademe montrant que l’agriculture française consomme toujours plus d’énergie, que ce soit sous la forme d’électricité ou de fuel, ou encore sous la forme d’engrais et de nourriture importés. Le schéma ci-dessous, tiré de cette étude, montre que les budgets des agriculteurs s’en ressentent. Plus dépendante au niveau énergétique, la Bretagne est encore plus fragile, d’où les fermetures aujourd’hui.

3) Presque deux fois plus de nitrates

On trouve 40 mg de nitrates par litre dans les cours d’eau bretons. C’est presque 10 fois plus qu’en 1971 (5 mg) et presque deux fois plus que la moyenne française actuelle (23 mg). En produisant 58% des porcs français, la Bretagne – qui ne représente que 5% du territoire national - doit subir une pollution aux conséquences écologiques énormes. Et qui, elle aussi, a un coût : celui du traitement des eaux polluées ou du ramassage des algues vertes, ou encore des sanctions européennes qui menacent la France pour non-respect des directives environnementales.

- En Bretagne, ils font déjà autrement

On aurait pu poursuivre la liste. Rappeler qu’après 2700 contrôles menés en 2007, 500 exploitations bretonnes ont été jugées non conformes aux normes en matière de rejets azotés. Ou que les aides de la PAC (Politique agricole commune) y ont triplé entre 1993 et 2006, faisant de la région la quatrième la mieux dotée en France. Aides qui pourraient considérablement baisser si le verdissement de la PAC se poursuit. Ou encore que les libertés laissées à l’agro-industrie bretonne sont toujours plus grandes puisque le seuil à partir duquel l’extension d’une porcherie nécessite une autorisation administrative et une étude d’impact sur l’environnement a été relevé de 450 à 2000 bêtes en septembre. Mais on peut aussi montrer ceux qui font déjà autrement. C’est en Bretagne que le Cedapa (Centre d’étude pour un développement agricole plus autonome) a inventé à la fin des années 1970 une méthode agricole peu gourmande en intrants et en énergie et peu polluante. Une étude de l’Inra (Institut national de recherche agronomique) a montré que le lait produit ainsi est de meilleure qualité, et que les exploitations sont plus rentables. Le cahier des charges basé sur leurs expérimentations, appelé « système fourrager économe en intrants », est aujourd’hui reconnu à l’échelle européenne. Il été mis en place dans plus d’un millier d’exploitations, principalement dans l’Ouest de la France. Une révolution par la prairie.

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  • La Commission a validé la subvention de 150 millions d’euros prévue pour la construction de l’aéroport, portant un coup dur aux opposants au projet.
    La Commission européenne a donné mercredi son feu vert à l’aide octroyée par l’État français pour la construction de l’aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, portant un coup dur aux opposants au projet. La subvention de 150 millions d’euros octroyée par les autorités françaises à la société Aéroports du Grand Ouest, filiale du groupe Vinci, pour la réalisation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes "est compatible avec les règles de l’UE relatives aux aides d’État", a estimé la Commission européenne dans un communiqué. "Le projet (d’aéroport) permettra notamment d’améliorer la desserte régionale sans entraîner une distorsion indue de la concurrence dans le marché intérieur européen", a indiqué la Commission, gardienne de la concurrence en Europe. Ce projet d’aéroport "contribue à la réalisation d’un objectif d’intérêt commun en répondant à la saturation des infrastructures existantes", a insisté la Commission.
    Bruxelles porte ainsi un nouveau coup dur aux opposants à ce projet d’aéroport. En septembre, la Commission avait renoncé à ouvrir une procédure d’infraction contre la Francecomme le demandaient les opposants au projet. Le dossier n’est cependant pas clos et la Commission cherche toujours à s’assurer que le projet d’aéroport est compatible avec la législation européenne en matière environnementale. L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes devrait théoriquement être mis en service en 2017 pour remplacer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Mais les travaux préparatoires ont déjà pris un an de retard.
    "Nous avions demandé que le gouvernement français déclare à Bruxelles les financements publics aux travaux de ce projet, lorsque nous avions déposé un recours contre le décret de concession de cet aéroport", explique Dorian Piette, un des porte-parole d’Europe Écologie à Nantes et membre de la commission juridique de l’Acipa, principale association d’opposants à l’aéroport. "En revanche, la Commission ne s’est pas prononcée sur l’autre partie du financement public du projet, les 115,5 millions d’euros des collectivités locales, alors que, normalement, c’est aussi une obligation", souligne-t-il. "Le combat continue, cette nouvelle décision n’est pas une surprise", ajoute-t-il avant d’annoncer que de nouveaux recours sont en préparation contre les arrêtés dits de "Loi sur l’eau" qui doivent prochainement être publiés pour autoriser les travaux de l’aéroport et de sa desserte routière. "C’est vraiment l’aspect environnemental qui est le talon d’Achille du projet", a-t-il assuré. Outre les décisions européennes, c’est le Conseil d’État français qui, le 18 octobre dernier, avait rejeté un autre recours important contre la déclaration d’utilité publique du projet.
    Ma question : détruire des terres cultivables pour multiplier des aéroports, c’est bon pour le climat, docteur ?!

    21.11 à 09h30 - Répondre - Alerter
  • Un article d’une nullité absolue.

    6.11 à 21h29 - Répondre - Alerter
  • L’inertie est telle, malgré celles et ceux qui essayent d’améliorer ce monde, que les catastrophes arriveront quand même malgré nous.
    Plus je vieillis et plus je me demande comment la Vie a pu produire Homo bellicus...
    Quel sens conduit-il à s’auto-détruire ?

    6.11 à 20h07 - Répondre - Alerter
  • Sur ce même thème nous organisons une conférence le 14 novembre à Baud (56150) : Le modèle agricole breton est-il source d’emploi ?

    Plus d’infos sur notre site et par courriel.

    6.11 à 11h59 - Répondre - Alerter
  • Comme je ne peux pas mettre le lien vers la pétition et la consultation actuelles des citoyens, je vous invite à découvrir la plus récente par Cyberacteurs.
    A chaque fois que j’essaie de mettre 1 lien internet, l’annonce m’est refusée, c’est normal Dpc ?

    6.11 à 11h34 - Répondre - Alerter
  • loveavelo : Attention Rifkin !

    Les plans de Rifkin ne tiennent pas la route :

    http://www.rue89.com/2013/10/16/jer...

    http://alternatives-economiques.fr/...

    6.11 à 09h43 - Répondre - Alerter
    • Merci beaucoup pour le lien vers le billet de Jean Gadrey sur le site d’Alternatives économiques.
      Je ne connaissais pas vraiment les travaux de Rifkin, mais l’analyse qu’en propose Gadrey est très éclairante sur les dérives d’une certaine "alternative" technocentrée et pseudo-écolo.

      6.11 à 15h54 - Répondre - Alerter
  • balaitous : Une erreur numérique

    Dans votre excellent article, il semble y avoir une erreur numérique dans ce passage :

    « l’agriculture bretonne en consomme plus de deux fois plus que la moyenne nationale (0,14 tonne équivalent pétrole/ million d’euros contre 0,006 en France) »

    Si les chiffres étaient exacts ce serait plus de vingt fois et non plus de deux fois.

    6.11 à 08h16 - Répondre - Alerter
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