Eco-logique |
Par Gaëtan Laot |
20-09-2010
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L’huile de palme en Malaisie |
Le jour s’est levé, les rayons du soleil traversent les hublots, bientôt l’avion traverse les nuages et nous laisse découvrir la péninsule malaisienne. La forêt tropicale s’offre à moi, un paysage verdoyant entrecoupé de montagnes. Plus nous survolons la Malaisie, et plus je remarque la monotonie du paysage. Beaucoup d’arbres se ressemblent en effet, il s’agit en fait de palmiers plantés pour en extraire l’huile de palme.
La Malaisie est le premier producteur d’huile de palme dans le monde, elle concentre, avec l’Indonésie, 85% de la production mondiale de cette huile qui sert à l’industrie agro-alimentaire et à l’industrie des cosmétiques. On l’utilise beaucoup du fait de son faible coût ainsi que pour son rendement plus élevé que les autres huiles végétales.
L’avion amorce son atterrissage, cela me permet de mieux observer le paysage, je m’aperçois que la forêt tropicale est parfois tranchée par des mines où du ciel on aperçoit les gigantesques trous et les sillons de terre creusés par les bulldozers. Je suis pour la première fois de ma vie confronté à une réalité qui m’était jusqu’alors éloignée : la déforestation de la forêt primaire. Pourtant, la Malaisie possède la forêt tropicale la plus ancienne du monde avec des arbres atteignant des hauteurs vertigineuses. La faune et la flore y sont d’une richesse inouïe. Orang outans, tigres, rhinocéros, éléphants, Rafflésie (la plus grande fleur au monde)…Tous sont menacés par la déforestation qui chaque jour grignote un peu plus leur habitat naturel.
Il se pose enfin sur le tarmac de l’aéroport international de Kuala Lumpur. Lundi je commence mon stage dans un groupe international de la grande distribution. Plus tard j’aborderai le sujet de l’huile de palme avec mes supérieurs, et je m’y tiendrai régulièrement informé par le biais de la responsable qualité qui travaille sur l’huile de palme « durable ». Elle me dira que l’huile de palme durable coûte cher à produire et que les producteurs hésitent à dépenser des milliers de Ringgits (monnaie Malaisienne) pour obtenir l’accréditation. Cependant, d’autres groupes ont d’ores et déjà choisi de réagir contre l’utilisation de l’huile de palme en la prohibant de leurs produits (Groupe Casino, Findus,…).
Finalement, mon premier jour en Malaisie m’ouvre encore plus les yeux sur les dommages causés sur l’environnement par la globalisation et le modèle de consommation occidentale. Dans le taxi qui me mène à mon logement, des trombes d’eau se mettent à se déverser sur la route, à travers la vitre, je regarde les rangées de palmiers parfaitement alignées. Je me dis que c’est un véritable désastre écologique ; et pourtant au vue du paquet de chips (contenant de l’huile de palme) dans mon sac, tous les jours tout comme des millions de consommateurs, je contribue un peu plus à faire reculer la forêt tropicale…
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