Cela aurait dû être la plus grande réserve marine au monde, si la Russie n’avait pas convoité ses hydrocarbures... Les 24 pays membres de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), auxquels s’ajoute l’Union européenne, se sont réunis en Allemagne, mardi 16 juillet, pour discuter – huit mois après l’échec de premières négociations en Australie – du devenir de la mer de Ross et de l’Antarctique de l’Est.
L’enjeu ? Inscrire au registre des aires marines protégées près de 4 millions de km2. Dans cette réserve plus grande que l’Inde, la pêche aurait été en partie interdite, permettant aux baleines, phoques, manchots, poissons et krills de prospérer.
Les scientifiques estiment qu’il s’agit de l’écosystème le moins altéré de la planète, et dont dépendent les trois-quarts de la vie marine, grâce aux courants marins qui emportent la faune de l’Antarctique dans tout l’hémisphère sud, jusque dans l’océan atlantique nord.
Mais c’était sans compter la richesse du sol du continent antarctique. La Russie envisage d’y lancer des prospections de minerais et d’hydrocarbures, y compris dans les zones marines. Ce qu’un classement en aire marine protégée aurait rendu impossible. D’où le veto posé par la Russie – soutenue par l’Ukraine – lors des négociations de la CCAMLR, qui prend toutes ses décisions par consensus.
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