Des vessies de poisson, des glandes de castor, des cheveux... Le blog Word of mouth, hébergé par le journal britannique The Guardian, a choqué des milliers de lecteurs en révélant une liste de « dix ingrédients qui se cachent dans nos aliments ». Des additifs naturels ou de synthèse que l’on est susceptible de consommer tous les jours en Grande-Bretagne. Terra eco a voulu savoir si le consommateur français en avale aussi, à l’aide, notamment, de la base de données Open food facts. Verdict : gourmands et estomacs sensibles s’abstenir.
Le goudron sur le gâteau
Pour décorer un joli gâteau au chocolat, il suffit de mettre de la couleur. Hop, des vermicelles arc-en-ciel de marque Vahiné : du rose, du bleu, du vert... et du goudron de houille, dont est issu un colorant de synthèse jaune, la tartrazine (E102). L’Union européenne oblige les fabricants à ajouter un message préventif sur leurs emballages car ce colorant est susceptible de provoquer des troubles de l’attention et de l’hyperactivité chez les enfants. Il présente également des risques d’allergies. Et la tartrazine ne se trouve pas que sur vos gâteaux : elle entre également dans la composition de certaines boissons gazeuses à l’orange ou dans l’enrobage de sucreries.
Des insectes dans les bonbons
Vous aimez les fraises Tagada et les bonbons Haribo ? Si vos préférés sont les bonbons de couleur rouge, alors vous adorez les cochenilles, ces petits insectes dont est issu l’acide carminique (E120). Un colorant rouge 100% naturel, utilisé dans de très nombreux aliments de couleur rouge, orange ou rose selon Open food facts : les sucreries (Malabar tutti frutti, M&M’s), mais aussi la charcuterie (saucisses types Knaki de la marque Herta, merguez de la marque du distributeur Carrefour) et même les yaourts, chips et la croute du fromage à raclette de RichesMonts.
Le borax : pour ignifuger un meuble ou conserver le caviar
Le borax ou tétraborate de sodium (E285) est principalement utilisé « dans les matériaux ignifuges (ininflammables) et les composés antifongiques (contre les champignons) », indique la blogueuse du Guardian. Mais il est aussi employé dans la restauration pour contrôler l’acidité de certains produits et comme conservateur, par exemple dans le caviar royal de Labeyrie.
Crédit photo : shoqunangel - flickr
L’E900, un additif pour les implants mammaires et… les McNuggets
Le polydiméthylsiloxane ou diméthicone (E900) est un additif de synthèse qui entre dans la fabrication du silicone utilisé dans les implants mammaires. Mais il sert aussi dans la restauration, où il est utilisé en tant qu’antimoussant, antiagglomérant et émulsifiant. On en trouve dans les huiles et dans les McNuggets de McDonald’s. Contacté par Terra eco, McDonald’s explique que ses nuggets sont cuits dans une huile contenant de l’E900 « en très faibles quantités » afin que celle-ci ne mousse pas et afin de « limiter les risques d’incendie ». Les McNuggets contiennent donc des traces de cet additif. La marque Auchan commercialise elle un pâté de tête avec une vinaigrette qui en contient.
Des cheveux humains dans le pain du petit-déj’
Le L-cystéine (E920) est un additif issu des acides aminés contenus dans les poils des animaux et parfois... dans les cheveux humains. Selon une enquête menée par les journalistes Mike Adams et David Guiterrez, ces derniers proviennent de Chine. Cet additif est utilisé comme conservateur dans le pain industriel, mais également dans les préparations à base de canard ou de poulet. McDonald’s nous a également confirmé que la farine utilisée pour ses pains contient du E920. Sinon, vous le trouverez au petit-déjeuner dans le pain grillé Froment de la marque Chabrior, à l’apéro dans les bouchées créatives de Jacquet et au repas rapide du dimanche soir, dans la tarte aux trois fromages de Claude Léger.
Propylène glycol : dans les antigels et… les cigarettes électroniques ?
Le propylène glycol (E1520) est un additif de synthèse principalement utilisé dans les antigels, mais également dans les cosmétiques dont les dentifrices, shampoings, bains de bouche, ou comme principe actif dans les cigarettes électroniques. Il est utilisé dans l’industrie alimentaire comme émulsifiant dans les sauces et assaisonnements, ou « comme support dans les arômes alimentaires liquides », explique Charlotte Plouvier, aromaticienne.
De la vessie de poisson dans ma bière
Vous aimez vous désaltérer avec une bonne bière. Une Guinness peut-être ? Sachez d’abord que la bière irlandaise contient une substance gélatineuse, l’isinglass, fabriquée à partir de vessies de poissons. Elle est utilisée pour clarifier, c’est-à-dire éliminer l’aspect trouble de la bière.
Arsenic et vieilles gamelles
Il n’y a pas que dans les romans d’Agatha Christie que l’on ingère régulièrement de l’arsenic. Mortel à haute dose, cancérigène s’il est consommé trop régulièrement, cet oligo-élément est néanmoins nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. Il est naturellement présent dans les poissons et les fruits de mer. Mais pas seulement. Le magazine américain Consumer’s Reports l’a détecté à des doses dangereuses dans du riz (y compris bio !) et des jus de fruit. Et des chercheurs suédois et allemands l’ont identifié dans le manioc, ou la bière. L’eau utilisée pour la fabrication des produits serait en cause. —
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