Après 17 mois d’enquête, l’agence fédérale américaine qui régule les forages en mer a conclu à la responsabilité majeure du géant pétrolier dans la plus grande marée noire jamais enregistrée aux Etats-Unis. Le Wall Street Journal publie le rapport de 217 pages sur son site. Un texte qui accuse également les sous-traitants Halliburton et Transocean.
L’accident est mis principalement sur le compte du coffrage en ciment du puits, qui aurait dû empêcher le pétrole et le gaz de remonter. Sa rupture est cependant toujours d’origine indéterminée. Or, la construction de ce coffrage était sous la responsabilité d’Halliburton. Par ailleurs, le document reconnaît les torts de l’équipage de la plateforme, propriété du Suisse Transocean, qui a poursuivi son travail malgré les signes évidents de dysfonctionnements. Il critique même le manque de surveillance du gouvernement et prône une réglementation plus stricte. Mais BP, en tant que propriétaire du puits, est considéré comme le responsable principal de l’explosion de la plateforme, qui a causé la mort de 11 personnes. Le rapport accuse notamment la compagnie d’avoir voulu réduire les coûts et les délais.
Le feuilleton judiciaire est loin d’être fini. En avril dernier, BP avait porté plainte aux États-Unis contre 3 de ses sous-traitants, estimant ne pas être le seul en cause. Halliburton lui a répondu début septembre en portant plainte à son tour contre la compagnie pétrolière, coupable, assure-t-il de lui avoir transmis des informations incorrectes avant l’explosion de Deepwater Horizon. De son côté, le gouvernement a lui-même engagé des poursuites civiles contre BP est ses associés depuis décembre 2010.
Dans leur rapport, les enquêteurs passent également en revue 50 recommandations pour adapter le travail sur les plateformes de forage pétrolier. Le texte pourrait changer le mode opératoire des compagnies pétrolières dans le golfe du Mexique pour mieux prévenir les accidents. Mais le risque zéro existe-t-il ?
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