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20-12-2012
Mots clés
Société
France

Avec les lingettes, les bébés se font du mauvais sang

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Avec les lingettes, les bébés se font du mauvais sang
(Crédit photo : imagesource - réa)
 
Alors que ces carrés prêts à consommer ont envahi notre quotidien, une étude incite à s’en méfier. Motif : ils pourraient renfermer des substances dangereuses pour les plus petits. Enquête.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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La peau de maman, les mains de papa, les fesses de bébé, les meubles du salon, la voiture… Et même les poils du chien ! Plus rien n’y échappe aujourd’hui : les lingettes ont envahi notre quotidien depuis la fin des années 1990. Mais une récente étude, datée de mai 2012, dévoilée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), pointe la présence de substances toxiques pour les plus petits dans les petits carrés prêts à consommer. Terra eco est donc allé faire le ménage dans ce petit monde.

Delphine a 32 ans. Et une petite fille, Lise, âgée de 3 ans et demi. Elle n’a pas été surprise de lire dans la presse que l’utilisation des lingettes pour bébés était déconseillée. Méfiante, la jeune maman a toujours spontanément utilisé du coton et un liniment, un mélange d’huile d’olive et d’eau de chaux, par principe de précaution. « Dans la mesure où je ne sais pas exactement ce qu’il y a dedans, je préfère limiter l’usage, même si c’est vrai que c’est pratique. » Comme beaucoup de parents, elle a toujours un paquet de lingettes de côté, pour « dépanner » mais, « à 90 %, ce sont des bios ».

Irritation des fesses

Une méfiance justifiée. Dans le collimateur de l’ANSM, le phénoxyéthanol. Le seuil de concentration de ce conservateur est fixé à 1 % dans les produits cosmétiques, mais l’Agence préconise de le baisser à 0,4 % dans les produits adressés aux enfants de moins de 3 ans.

Si certains parents ont remarqué que l’utilisation de lingettes aggravait l’irritation des fesses de leur bébé, le docteur Pierre Souvet, président de l’Association santé environnement France, décrypte les risques réels.

« Il existe deux grands dangers : l’hémotoxicité, la destruction des globules rouges, et l’hépatotoxicité, avec des perturbations des cellules hépatiques. On peut donc craindre légitimement des effets systémiques sérieux, avec des atteintes sur le système sanguin et le foie. » Chez les tout-petits, la concentration des produits toxiques dans l’organisme est d’autant plus grande que leur poids est faible. Un phénomène encore accentué par l’absence de rinçage. Pas de quoi paniquer, cependant, selon Pierre Souvet, qui rappelle qu’« un parent qui l’utiliserait comme une commodité ponctuelle ne va pas mettre en danger son enfant ».

Pour lui, le vrai risque vient du fait que « les marges imposées au niveau européen ne tiennent compte ni des âges des utilisateurs, ni des effets cocktails (les effets combinés des toxiques, ndlr) ».

Et des toxiques, les lingettes pour la peau en sont pleines. Elles sont confectionnées en textiles non tissés à base, le plus souvent, de polymères naturels ou synthétiques, bien que les fibres naturelles – comme le coton – soient de plus en plus utilisées pour verdir l’image de la lingette jetable. Cette matière est ensuite imprégnée de substances chimiques variées : des émulsifiants pour faciliter le mélange, des désinfectants, des stabilisateurs ou encore des conservateurs. Le phénoxyéthanol, comme le paraben, entre dans cette dernière catégorie. Il n’est d’ailleurs pas indispensable à la composition, puisque de nombreuses marques ont lancé des modèles « sans phénoxyéthanol ».

Manne pour les industriels

Avant le coup de semonce de l’ANSM, l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, avait rendu un rapport estimant que les textiles sanitaires – dont font partie les lingettes, comme les couches et les serviettes hygiéniques – ont représenté, en 2009, 34 kg de déchets par habitant, contre 20 kg en 1993. Les fabricants, eux, se défendent : selon une étude datant de 2005 – année de la dernière étude disponible sur le sujet –, l’Association française des industriels de la détergence, de l’entretien et des produits d’hygiène industrielle assure que les lingettes ne représentent que 0,05 % de la quantité de déchets en France. Et elle diviseraient les factures d’eau par trois !

Répondant à une demande croissante de produits prêts à l’emploi, le marché des lingettes reste une manne pour les industriels. En 2011, celui des carrés pour bébés progressait encore de 0,7 %, par rapport à l’année précédente, avec un chiffre d’affaires de 125,9 millions d’euros en France, selon une étude de l’institut de conseil en marketing SymphonyIRI Census. Malgré les mises en garde, les lingettes n’ont pas disparu des supermarchés. Et la Commission européenne, saisie par l’ANSM, n’a, pour l’instant, donné aucune réponse. En attendant, bébé doit patienter. —



Phénoxyéthanol, où te caches-tu ?

Bon à savoir pour qui voudrait se lancer dans le décryptage des étiquettes, le phénoxyéthanol est un éther de glycol, qui peut également apparaître sous la dénomination de « phénoxytol » ou « EGPhE ». On en trouve dans de nombreux produits cosmétiques : crèmes pour les mains, masques du visage, gels, shampoings, après-soleil et dentifrices. Si vous cherchez bien, pour pourrez aussi le retrouver en tant que biocide dans des produits d’entretien, ou comme solvant pour les peintures, vernis, et les encres d’imprimerie. —

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  • Pourquoi utiliser des lingettes ? C’est la vrai question, plutôt que savoir si c’est toxique ou pas. En plus ça fait plein de déchets et ça coute cher au consommateur puis au contribuable. De l’eau, du savon doux, un gant de toilette propre, c’est très bien aussi. Les lingettes devraient être l’exception, en déplacement par exemple, pas l’habitude. Beaucoup de problèmes seraient réglés si on se posait la vrai question de l’utilité de ce qu’on consomme : cosmétiques, compléments alimentaires, lingettes pour adultes ou bébés….

    16.02 à 12h45 - Répondre - Alerter
  • Comme d’habitude, jamais sans fin. L’industrie primera toujours sur l’Homme car qui des deux rapporte le plus d’argent ?

    21.12 à 10h21 - Répondre - Alerter
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