Avec la voiture autonome, la fin des bouchons ?

Vous le sentez déjà venir, gros comme l’arrière d’une caravane plantée dans votre champ de vision. Le chassé-croisé des tristes juillettistes et des joyeux aoûtiens vous occasionne déjà des sueurs chaudes. Et pourtant. Demain, les bouchons ne seront peut-être plus qu’un mauvais souvenir grâce aux voitures autonomes. « A l’heure actuelle si vous confiez à une voiture autonome le fait de se rendre du point A au point B, sa conduite serait très prudente, de façon à réduire les risques… donc très différente d’une conduite manuelle », précise Philippe Bonnifait, du laboratoire Heuristique et diagnostic des systèmes complexes sur le site du CNRS (Centre national de la recherche scientifique).

Pas d’à-coups donnés par des conducteurs agacés donc une circulation plus fluide. « Si le bouchon est déjà constitué, typiquement comme sur le périphérique parisien aux heures de pointe (…) une navigation de type “stop and go” pourrait avoir prochainement un réel apport pour soulager le conducteur et fluidifier la conduite », précise le spécialiste. Mais tout est loin d’être réglé : « Par exemple sur une autoroute très chargée, qui est une situation à pleine échelle de vitesse, le passage de 130 km/h à 0 constitue encore un véritable challenge », nuance Philippe Bonnifait.

Le défi vaut pourtant le coup. Selon la Commission européenne, les embouteillages coûtent 100 milliards d’euros aux pays de l’Union. Mieux, la voiture autonome porte d’autres promesses, comme nous l’écrivions dans un précédent article : gain de temps et de confort pour les passagers, réduction du nombre d’accidents, de la pollution mais surtout révolution du rapport au véhicule. Avec cette technologie, préviennent déjà les experts, plus besoin de posséder sa titine. La voiture autonome ? C’est grosso modo « un service de sièges roulants. Ils seront disponibles partout et gérés par des services de mobilité », nous expliquait alors Gabriel Plassat, expert du service Transports et mobilités de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). De quoi réduire la flotte de véhicules en circulation par trois.

 Une interview à lire sur le site du CNRS.

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