Les discussions dites de « haut niveau » et les déclarations officielles vont commencer. Les ministres arrivent au compte-goutte. Et il plane sur le centre des négociations une indescriptible atmosphère. Tout en apparence transpire le calme et la lenteur tandis que les discussions sur les textes semblent se tendre. Les informations qui circulent sont souvent contradictoires. Les positions des uns et des autres sont le sujet d’interprétations divergentes...
Ainsi faut-il ou non juger positivement, insuffisant ou sujet à caution l’assurance qu’a donné la Chine d’un large soutien à la « feuille de route » des négociations ? La Chine qui semble désormais plus disposée à négocier sur un certains nombres de questions difficiles, malgré la réticence de l’Inde à accepter un « nouveau traité » juridiquement contraignant ? Peut-on dès à présent se réjouir de l’accord qui aurait été trouvé unanimement sur les nouveaux mécanismes de financements du Fonds vert qui inclueraient : la taxe sur les transactions financières et taxe sur le transport aérien et maritime ?
Rester ambitieux
Non, car en réalité, pour le moment, rien n’est acté. Non, car si pour beaucoup l’objectif pourrait maintenant se réduire à simplement ressortir de cette 17ème conférence avec un accord international, pour la communauté humaine mondiale, l’objectif est de repartir de Durban avec des engagements et mécanismes contraignants de nature à assurer la lutte contre le dérèglement climatique en limitant le réchauffement en dessous de 2°C.Et nous n’y sommes pas. Les Etats ne se sont toujours pas mis d’accord sur le prolongement ou non du protocole de Kyoto, ni sur la durée d’une seconde période d’engagement. Malgré quelques progrès sur certains fronts, les discussions progressent à un rythme d’escargot, chaque partie accusant l’autre : les pays développés sont l’objet de critiques de non respect de leurs engagements sur le financement, l’UE critique la Chine de ne pas être assez clair quant à ses exigences, tout le monde critique les Etats-Unis qui freine toutes possibilités d’avancée.
Le sablier se vide
Et dans ce contexte, la présidence sud-africaine exhorte les négociateurs d’aller au-delà de leurs intérêts nationaux. Et lance un Indaba [1], au niveau ministériel, qui a réuni environ 50 ministres ce mercredi après-midi, pour faire le point et proposer les mesures capables de répondre de manière effectives aux impératifs actuels et futurs du changement climatique.Pendant ce temps l’horloge tourne, le sablier se vide... Une nouvelle étude présente 2010 comme année record pour les émissions de carbone. Records de chaleur… 2011 montre les signes d’un réchauffement climatique indiscutable. C’est ce qui ressort de la déclaration annuelle de l’Organisation météorologique mondiale, dont la version provisoire a été dévoilée à Durban, la semaine dernière. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le monde a cinq ans pour engager sa transition énergétique pour ne pas se condamner à un réchauffement irréversible supérieur à 2°C.
Les bouleversements humains, économiques, alimentaires, écologiques, etc., promis par le réchauffement climatique ne s’accommoderont pas de vaines promesses et déclarations d’intentions. Il appartient aux décideurs mondiaux de faire le choix entre subir ou agir contre ce qui constitue la plus grande menace auquel le monde est confronté. Il n’y a pas de plan B., de plan correctif possible. Plus tard est déjà trop tard. En ont-ils vraiment conscience ?
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