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A Durban, avec les manifestants pour une « justice climatique » |
Les manifestants sud-africains sont venus des quatre coins du pays pour appeler les leaders mondiaux à plus de « justice climatique ». Ici, des militants de 28 organisations communautaires des townships noirs autour de Johannesburg ont fait plus de 600 km en train depuis la capitale économique du pays pour rejoindre les manifestations à Durban.
A chaque gare, les militants écologistes, venus de Johannesburg, interpellent les passagers sur le quai en agitant leurs tee-shirts aux couleurs de « earthlife », une association sud-africaine de défense de l’environnement. « COP17 ! Il faut sauver la planète ! » : pendant les 16 heures de voyage jusqu’à la ville portuaire de Durban, ils n’ont pas arrêté de crier des slogans, de chanter et de danser en rêvant d’une planète verte.
Près de 6 500 personnes ont défilé dans les rues de Durban, jusqu’au centre où se tient la conférence de l’ONU sur le changement climatique. Venus de tout le pays, de Johannesburg, du Cap et de la région de Durban, ils ont clamé « Amandla Ngawethu », « le pouvoir est entre nos mains », cri de ralliement des opposants au régime de l’apartheid. Les manifestants ont battu des pieds, poussant des appels vocaux et des cris brefs. La tradition du « toï-toï », ces marches interdites du temps de l’apartheid, n’a pas perdu de sa virulence. Mais cette fois, les manifestants veulent mener un nouveau combat : celui de la « justice climatique ». « En Afrique, nous n’émettons que très peu de gaz à effet de serre et pourtant le continent est le plus vulnérable face au réchauffement global ! Ce n’est pas juste », s’indigne Nomalizo Xhoma, une manifestante, venue du bidonville d’Alexandra, au nord de Johannesburg.
« Ecoutez nous avant qu’il ne soit trop tard ! » Difficile de dire pour l’instant ce qu’il peut ressortir des négociations climatiques à Durban. Les manifestants souhaitent qu’une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto soit entérinée. C’est le seul accord qui impose des réductions de gaz à effet de serre à certains pays développés. Mais beaucoup de militants écologistes sont inquiets face au blocage des Etats-Unis et des pays émergents, notamment de la Chine et de l’Inde, qui pour l’instant ne veulent pas s’engager sur des objectifs contraignants de réduction d’émissions de CO2.
« Adapt », prônent les manifestants. Ils espèrent aussi voir à Durban des avancées majeures en matière d’adaptation : le terme désigne toutes les actions mises en œuvre pour limiter sur le terrain les conséquences du changement climatique. « La conférence sur le climat de Durban devrait permettre d’acter les décisions les plus fortes que nous n’ayons jamais eues pour aider les pays les plus vulnérables à faire face au réchauffement global », a déjà promis Christiana Figueres, la responsable climat de l’ONU.
Les manifestants sud-africains ont aussi appelé Eskom et Sasol, les deux entreprises, responsables de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en Afrique du Sud, à faire des efforts et à agir dans le sens d’une « justice climatique ».
Des représentants des peuples indigènes ont aussi défilé à Durban. Ils veulent faire connaître leur vision du changement climatique et de ses conséquences. Les associations de protection de l’environnement réaffirment régulièrement que les peuples indigènes du monde, par leur connaissance intime de la nature, et leur rôle de préservation de la forêt, peuvent aider à lutter contre le réchauffement.
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